Sunday, January 30, 2011

travail et voyages

J’avais commencé à vous écrire jeudi pendant que j’étais à REVS+, mais la patronne est arrivée et j’ai dû fermer la fenêtre. Alors pour commencer, voici un peu ce que je vous racontais.
À REVS+, il y a plusieurs cellules. Eve et Simon travaillent à la clinique médicale où les gens vont pour se faire dépister, donner leurs médicaments, faire leur suivi par rapport au VIH. Mais il y a aussi la cellule OEV, orphelins et enfants vulnérables, qui travaillent en partenariat avec la pédiatrie de l’hôpital. Eve m’a mise en contact avec une super chouette fille, Christèle, qui m’a prise sous son aile. Alors quand c’est tranquille à la clinique médicale, je monte rejoindre Christèle. (monte pas dans le sens d'étages mais bien de petite côte... sur laquelle je croise toujours un gars qui me parle en dioula, à qui je réponds que je ne parle pas dioula, et qui me dit que je dois l'apprendre... cette conversation tous les jours, à quoi s'ajoute une petite phrase en dioula de ma part pour lui prouver que je fais des progrès!) Le premier jour, elle m’a montré ce que la cellule fait, en me faisant lire le rapport annuel de 2010, que j’ai aidé à corriger et à mettre en page. Voilà quelque chose dans quoi je suis bonne! Mais outre cela, c’est vraiment intéressant ce qu’ils font à OEV. Ils organisent entre autres quatre groupes d’échange qui se rencontrent une fois par moi. Il y a un groupe pour les enfants infectés, un pour leurs parents, un pour les enfants infectés et ceux qui sont affectés (c’est-à-dire  dont la vie est d'une façon ou d'une autre affectée par la malaide) et un dernier pour les femmes enceintes et les mères allaitantes qui ont le VIH. En janvier, les différents groupes ont fait le programme des thèmes dont ils voulaient discuter, et les responsables de OEV vont préparer des ateliers pour les différents thèmes, ou inviter des professionnels comme des nutritionnistes, des pédiatres, etc. Il y a aussi des sorties prévues pour le groupe des enfants infectés et affectés. Ça a l’air de bien marcher, et c’est très bien! Christèle m’a invitée à assister aux rencontres. J’ai bien hâte de voir, même si je me rends bien compte que je serai spectatrice. Comment pourrait-il en être autrement? Mais je suis contente d’en être.
Sinon j’ai aussi commencé des ateliers de tricot. Mardi, il y avait 5 personnes, des employés de REVS+. Seulement 2 ne savaient pas déjà tricoter, et elles apprennent vite! Il va falloir que je leur fasse commencer des projets, sinon mes élèves vont s’ennuyer! Ah le tricot, qui aurait dit que tu me suivrais jusqu’en Afrique!
Jeudi soir, Eve n’allait pas très bien et avait besoin de partir prendre l’air, alors on s’est pris des billets pour Banfora, une petite ville touristique sur la route de la Côte d’Ivoire, au sud du Burkina. Pour ceux qui lisent le blog de Eve, c’est l’endroit où il y a la cascade que les gens paient pour aller voir. Nous n’y sommes pas allé, on a paressé sur le bord de la piscine de l’hôtel. Eve a dû dormir 18 heures dans notre séjour de 30 heures! Moi j’ai lu. J’ai lu. J’ai lu. Ça a fait du bien de se retrouver dans la verdure pour une journée et demie, pas trop de poussière et des fleurs! On est rentré hier soir, et on est allé voir un spectacle… qui a commencé avec 30 minutes de retard à cause d’une coupure de courant. La première partie était assurée par un chanteur ivoiro-burkinabe dont j’ai oublié le nom, qui s’est mis à faire du lip-sink sur une chanson très enflammée… il était seul sur scène et dansait et chantait… sans toujours avoir son micro près de sa bouche… et des fois il ne chantait pas mais la voix continuait. J’avais l’impression de voir un ado qui s’amuse dans sa chambre, tout concentré sur ses pas de danse qu’il a plus l’air d’expérimenter que de maîtriser. J’étais gênée! Mais pas le public autour, on dirait. Bon. Quand le véritable show a commencé, là c’était hot. 3 percussionnistes, un guitariste, un bassiste, un claviériste, deux back vocals qui se dandinent et deux ados qui dansent comme des fous. Ils étaient tellement sympathiques! La chanteuse était très bien, et la musique aussi. J’étais finalement bien dedans quand il y a eu une nouvelle coupure de courant. Bon, les coupures de courant, c’est souvent volontaire. C’est la ville qui, pour économiser l’électricité, arrête le courant dans les différents quartiers à tour de rôle. L’électricité vient de centrales hydorélectriques, et comme il y a de moins en moins d’eau, et que ça va empirer jusqu’aux pluies de mai, on peut s’attendre à avoir de plus en plus de coupures. Je vous en reparlerai sûrement.
Aujourd’hui, on allait à Dafra voir les poissons sacrés. Ceux qui veulent voir des photos de ces poissons, allez voir le blog de Eve, http://lestoubabousdebobo.blogspot.com/2011/01/dimanche-dernier-nous-sommes-alles.html
On est parti 8 dans la voiture sans suspension d’Abou. Comme je ne savais pas à quelle distance c’était, j’ai commencé à m’inquiéter de la route quand on s’est mis à cheminer sur une voie de terre à peine plus large que la voiture et qui a entièrement redéfini pour moi le mot « défoncé ». En fait, il s’agit, d’après ce que j’ai vu, d’un espace creusé par le passage des voitures à travers un champ. Inutile de dire que ce n’est ni pavé, ni lisse. Si j’avais pensé que le chemin Vignat qui monte sur les coteaux de Jurançon est étroit, eh bien, je n’avais rien vu. Là, les bords de la voiture touchent littéralement le bord de la route creusée. On a roulé à 5 km/heure pendant une quinzaine de minutes avant d’arrêter devant une maison pour discuter du prix pour le guide. On devait ensuite marcher 20 minutes sous le soleil, dans un décor qui fait penser à l’Arizona, et évoluer dans un chemin de pierrailles qui descend vers le ruisseau des poissons sacrés. Le décor était magnifique. J’ai demandé à Moussa si c’était un endroit pour touristes ou si vraiment les Burkinabés se rendaient là aussi. Il m’a dit que les Burkinabés s’y rendaient avec des offrandes pour les poissons, pour qu’ils exaucent leurs prières… de guérir, d’avoir des enfants, de trouver du travail. Alors sur la route, on pouvait croiser des gens passer avec des poules vivantes, et même des moutons, qu’ils allaient sacrifier aux poissons. Humm… qu’est-ce qui nous attendait donc, sur le bord de la rivière? Des plumes et des plumes et du sang et des plumes et des boyaux et des peaux de moutons accrochées sur les arbres. Et nous on marchait là-dedans pieds nus, puisqu’il y a des consignes pour approcher les poissons sacrés! L’endroit était sinon très beau et luxuriant, tant qu’on ne regardait pas de trop près. Au retour, je m’attendais à la route, j’ai donc passé ces minutes à travers bosses et creux à composer comment j’allais vous raconter tout ça!



On dirait que vu que ça fait longtemps que j’ai pas écrit, j’ai plein de choses à vous dire, mais je vais en garder pour demain ou un autre jour.
Prenez bien soin de vous!
Je vous envoie de la chaleur!

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