Tuesday, February 1, 2011

de l'aide comme je peux

Aujourd’hui j’ai fait mon premier dépistage VIH. Et il était négatif! C’est comme un test de grossesse, mais avec du sang. On pique le bout du doigt, on ramasse le sang, on le met sur une languette, on ajoute une goutte d’un produit spécial, on attend quelques minutes et bingo! J’étais contente qu’il soit négatif, pour mon premier. Quand on va partir en brousse faire du dépistage en série, je vais être prête.
Sinon la vie suit son cours. Disons que je suis en choc. Pas particulièrement avec le type de vie d’ici, mais avec le contraste que ça fait avec ma vie de chez nous. Je suis tellement habituée à ne jamais être chez moi, à être impliquée dans 10 000 affaires, à sortir avec des amis… quand je suis chez moi, c’est parce que j’ai besoin d’être seule, pas parce que je n’ai rien à faire! Alors qu’ici… Ben il n’y a pas encore grand-chose à faire pour moi. À la clinique, pour l’instant c’est assez tranquille, bien qu’on m’ait avertie qu’avec le début du mois, ça allait chauffer avec les gens qui viennent chercher leurs médicaments. C’est ce que je trouve le plus dur, l’inactivité, avec le fait de ne pas avoir d’endroit comme la Mare au diable à Sherbrooke où je peux aller rejoindre des amis… Je sais je sais, c’est normal au début et bla bla bla, je sais bien ce que vous allez me dire, mais ça n’empêche pas le fait que pour l’instant, je me raccroche à des petits événements, que je vous raconte ici, pour ne pas trop m’éteindre.
Il y a quand même du bon. Avec les dons que j’ai ramassé avant de partir, j’ai pu jusqu’à maintenant payer des tests à des personnes qui n’avaient pas les moyens de se les payer. Par exemple, lorsqu’une personne atteinte commence la trithérapie, son système immunitaire redevient plus fort, c’est ce qu’on mesure en comptant le nombre de CD4 pour voir si le système reprend le dessus. Mais quand le nombre de CD4 demeure bas, ça peut vouloir dire 2 choses (que je connais). La première, c’est que la trithérapie ne fonctionne pas, ce qu’on appelle un échec thérapeutique, qui peut être géré en changeant les médicaments. La deuxième, c’est que le traitement fonctionne, le virus est contrôlé, mais que le système est descendu trop bas pour remonter beaucoup. Mais pour savoir quelle option est la bonne, il faut faire le test de la charge virale, pour savoir à quel point le VIH est contrôlé. Mais ce test, on ne le fait pas à la clinique, et ça coûte 17 500 francs CFA (35$), une fortune. Sans ce test, on peut changer de traitement inutilement (ce qui coûte aussi très cher) ou bien continuer un traitement qui ne fonctionne pas sans le savoir, et la personne dépérit. Eh bien l’argent amassé lors du concert bénéfice a déjà servi pour faire ce test la semaine passée, et une autre a eu une échographie aujourd’hui, qui a coûté 15$. On va pouvoir en aider, hein, du monde?
En terminant, je vous envoie deux photos, la première pour vous donner une idée de la visibilité quand il y a autant de poussière sur la route, et l’autre, c’est la vue (avec le bruit que vous pouvez imaginer) du balcon de la maison!

1 comment:

  1. Salut Amélie!
    Je suis bien content de te lire. Aussi de te voir relativement heureuse (relativement parce que moins active que tu le souhaiterais :) et te voir en sécurité et en santé (ça, c'est le grand frère protecteur qui parle).

    Continue d'écrire et de nous raconter ta vie là-bas, on te sent moins "louène".

    À bientôt,

    Frè-Rheault

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