Friday, February 11, 2011

quand ça va mal...

Mercredi, j’ai écrit à ma cousine agente de voyage pour savoir ça coûterait combien de revenir plus tôt, genre maintenant. Je n’en pouvais plus, je dépérissais. J’ai écris à ma marraine et à une amie ce que je vivais pour qu’elles m’aident à voir clair. Je ne suis pas utile! On m’occupe pour me faire plaisir mais je sers à rien, je fous rien, j’attends et on continue de me dire d’être patiente. Mais patiente pour quoi? Pour qui? Pour moi? Mais moi j’ai pas besoin d’être ici! Je pensais tellement que je pourrais être utile, mais je me heurte à des portes fermées. Les gens sont gentils et accueillants, mais ils n’ont pas besoin de moi. Je suis venue ici comme bénévole, sans organisme pour me prendre en charge, sans compétences particulières, alors c’est normal que ce soit dur. Même ceux qui viennent ici avec un contrat ont du mal à s’occuper! Alors vous imaginez moi. En même temps, j’ai de comptes à rendre à personne, je n’ai pas de contrat, rien du tout. Alors je fais ce que je veux… pour le meilleur et pour le pire.
Pendant toutes ces longues heures à ne rien faire, j’essayais de me dire de voir ça comme des vacances dans le sud. Mais un mois dans le sud, je dépérirais aussi, je vous jure! Alors je m’éteins.  Je ne ris plus, je ne rayonne plus, je ne souris plus. Et à la maison ça devient lourd parce que je ne suis pas bien. Et voilà, pendant que j’étais occupée à me poser un million de questions, pendant que j’étais incapable de me décider, hop, mon corps décide de me parler. Ça fait maintenant 3 jours que je ne mange pas, diarrhée, maux de tête, fièvre, nausées, vomissements. Je prends tout ce qu’il faut. Anti-malaria, anti-diarrhée, anti-nausée, anti-fièvre, antibiotiques, réhydratation par IV. Et je reste faible et j’ai envie de rien. Rien de rien.
Hier j’ai eu une bonne discussion avec Ève, sur ma présence ici. En fait, si j’attends encore après REVS+, l’organisme où Ève travaille qui s’occupe des personnes atteintes du VIH, je vais attendre encore et encore.  Il faut que je trouve moi-même de quoi m’occuper. Ève m’a proposé d’organiser un groupe d’enfants du quartier pour nettoyer les espaces vides autour de la maison. Si vous voyiez… Alors sensibiliser en ramassant les déchets, en triant pour récupérer les sacs de plastique qu’un organisme ici ramasse, brûler ce qui peut l’être et envoyer aux ordures le reste (ici il faut payer pour qu’on ramasse les ordures… d’où les déchets partout!). Juste à l’idée de faire quelque chose, je reprenais vie, je retrouvais un peu d’entrain.
Mais je continue à être malade, et je perds un peu plus de mon énergie. Je viens de recevoir la réponse, je pourrais revenir le 16!!! Et je ne sais pas quoi faire. Je me demande pour qui je resterais. Est-ce que je veux rester? C’est sûr que rentrer, c’est compliqué, vu que je n’ai pas d’argent, pas de travail, pas de logement. Mais comme c’est chez moi, je sais comment m’arranger. Et j’ai tout mon monde autour de moi pour m’appuyer. Je ne sais pas, je ne sais plus, je suis perdue…
Je pense que je ne reviendrai pas le 16, mais je vais vivre ça au jour le jour. Je vais me donner une autre chance, mais je vais rester à l’écoute parce que je ne m’aime pas comme ça. Et je ne suis pas convaincue que je doive absolument « tougher » si ça me rend si … pas heureuse.
Je vous tiens au courant.

1 comment:

  1. Salut ma bonne amie,
    Ça me fait de la peine de te lire aujourd'hui, mais en même temps ça me rassure de voir que tu ne vas pas t'acharner à rester là-bas. Il y a plein de choses à faire ici et plein de gens pour qui tu es utile :) Tu peux venir squatter chez moi quand tu veux pour le temps que tu veux. Pendant mon voyage au Panama, tu aurais tout l'espace que Bernadette voudrait bien te laisser!
    Je pense à toi très fort et nous sommes plusieurs à t'attendre ici.
    xxx

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